[J’ai lu] Le bleu est une couleur chaude
C’est une BD que l’on m’a conseillée il y a longtemps et qui a refait surface dans mon esprit à la faveur de la Palme d’or dont a été gratifié le film la vie d’Adèle, d’Abdellatif Kechiche alors que les relents homophobes de la Manif pour tous (sauf tous ceux qui sont différents) se faisaient encore sentir.
Gratifié de nombreux prix dont le prix du public du Festival d’Angoulême en 2011, Le bleu est une couleur chaude est effectivement une vraie réussite sur bien des plans.
Le bleu est une couleur chaude est une histoire d’amour mais aussi une histoire de découverte de soi et de recherche de sa propre identité centrée autour de Clémentine, une adolescente de 15 ans qui tombe follement amoureuse d’une fille “aux cheveux bleus” croisée dans la rue au hasard d’un rendez-vous avec son petit ami du moment Thomas. Elle ne sait rien de cette fille et pourtant celle-ci va la hanter pendant des mois à tel point que Clémentine devra à son tour s’interroger sur ce qu’elle est et sur ce qu’elle veut…
La fille qux cheveux bleus c’est Emma, une étudiante aux beaux arts plus âgée que notre héroïne et qui, si elle vient tourmenter notre héroïne, elle l’aidera à assumer ce qu’elle est au fur et à mesure que se construit et s’intensifie leur relation….
Sensible et pudique, Le bleu est une couleur chaude ne fait l’impasse sur aucun aspect de la relation entre Emma et Clémentine sans pour autant céder le pas à la niaiserie ou une sensiblerie un peu trop envahissante. Néanmoins, si globalement le titre m’a beaucoup plu, j’ai trouvé qu’il prenait parfois des raccourcis un peu rapides notamment dans la relation entre Clémentine et ses parents et avait quelques problèmes de rythme en proposant une fin, à mon sens trop rapidement expédiée.
Pour le reste, avec ce titre Julie Maroh, auteure sincère et engagée, nous offre ici une oeuvre sans faux semblants. Graphiquement superbe grâce tout particulièrement au contraste entre les niveaux de gris qui illustrent la majorité de l’album et les rares couleurs (surtout du bleu) qui viennent réveiller l’ensemble, “le Bleu” est publié par Glénat dans une superbe édition au papier de qualité qui, de part son grand format permet une lecture on ne peut plus confortable.
Au final, Le bleu est une couleur chaude fait partie de ces albums qui scotchent à la première lecture et laissent une trace même une fois refermés. Fort, intense, il exprime à quel point chacun doit faire fi de ses peurs et des pressions de la société pour trouver sa place même si cela nécessite des sacrifices. Une œuvre intelligente et authentique.
A noter que le 4 septembre prochain, Julie Maroh publie un second titre Skandalon. Bien qu’éloigné de l’univers du bleu est une couleur chaude, je n’ai pas hésité à précommander cette nouvelle œuvre qui m’intrigue au plus haut point.
Commentaires
Je ne connaissais que de nom, et tu en parles très bien ! Je ne suis pas très BD, mais celle-ci me tente bien, parce que les thèmes traités me parlent.
Je suis contente de t’avoir donné envie 🙂 Il est fort probable que cette BD puisse être trouvée dans certaines bibliothèques si tu veux la lire.
Merci pour cette découverte ! Liste de souhait amazon illico
Tu m’en vois ravie ^^