[J’ai lu ] Black Hammer
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- Scénario: Jeff Lemire
- Dessins: Dean Ormston
- Couleurs: Dave Stewart
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Pour la petite histoire, je m’étais abonnée au service Izneo afin de pouvoir lire Descender à peu de frais. Aussi lorsque l’on m’a proposé (merci Izneo) de découvrir une autre série de Jeff Lemire à savoir Black Hammer, je n’ai pas hésité très longtemps.
Black Hammer est une série qui trottait dans la tête de son scénariste depuis 2007, autant dire qu’il a largement eu le temps d’y réfléchir et de peaufiner le concept. Le résultat final est clairement une franche réussite.
Actuellement éditée en deux tomes chez Urban Comics, Black Hammer nous conte les aventures de 6 (ex) super-héros qui s’échouent, suite à une crise dimensionnelle, dans une petite bourgade américaine traditionnelle (ou ce qui y ressemble fortement).
Ils doivent désormais s’habituer à leur nouvelle condition et se reconstruire tant bien que mal. En effet, il semble que rien ne puisse leur permettre de s’échapper à cette condition de prisonnier.
Si certains comme Abraham Slam (une sorte de Captain América vieillissant) ou Barbelien (un extraterrestre polymorphe) font contre mauvaise fortune bon cœur, pour d’autres la situation est bien plus complexe. C’est le cas par exemple de Golden Gail, super héroïne d’une cinquantaine d’années coincée dans le corps enfantin de son avatar super-héroïque. Bref, 10 ans après s’être échoués, les super-héros ne sont plus vraiment les mêmes et leur situation ne semblant pas pouvoir évoluer, chacun perd peu à peu espoir de retrouver une vie « normale ».
Grand cri d’amour aux classiques de l’âge d’or du comics (les amateurs reconnaîtront aisément les références tant celles-ci sont assez peu subtiles), Black Hammer est avant tout une œuvre sur la famille, sur les liens que nous entretenons les uns avec les autres. Derrière la fable super-héroïque, Black Hammer est également une réflexion sur la solitude et sur les désœuvrement. Chacun des personnages doit faire face à ses propres difficultés d’adaptation qui résonnent avec leur ancienne vie dans Spiral City.
Si dans le premier tome, les auteurs s’attellent surtout à présenter chacun des protagonistes sous le prisme de leur vie passée (pour que le lecteur appréhende mieux ce que chacun a perdu et la mélancolie qui les habite), le second, pour sa part va faire avancer l’intrigue et préciser les enjeux de la menace à laquelle les héros vont faire face.
Côté dessins, Jeff Lemire qui envisageait à l’origine de tout faire lui même a finalement confié l’habillage graphique à Dean Ormston. Je ne vous cache pas que j’ai mis quelques chapitres à m’habituer mais finalement, je trouve que ce style, assez sombre , s’adapte bien au récit de de l’auteur et supporte bien son propos.
Au final, après avoir mis quelques chapitres à bien rentrer dans Black Hammer, je me suis retrouvée de plus en plus accrochée au à la série au fur et à mesure des 400 pages des deux premiers tomes de la série et j’ai même hâte d’en connaître le dénouement (supposé arriver dans le tome 3). S’il est un peu lent à se mettre en route, Black Hammer est un récite vraiment intéressant et de plus en plus accrocheur. Une histoire subtile agrémentée de personnages attachants et touchants qui vaut vraiment le coup d’être découverte.
Une lecture que je recommande donc aux amateurs de comics de super-héros même si elle ne me semble pas forcément accessible à tous.
A noter également que le volume 1 de Black Hammer a remporté en 2017, le prestigieux prix Eisner de la meilleure nouvelle série, bref que du bon.
Black Hammer est disponible pour une quinzaine d’euros dans vos librairies préférées ou en format numérique à 4,99€ (pour le tome 1) et 9,99€ (pour le tome 2) chez Izneo qun je remercie chaleureusement de m’avoir permis de découvrir ce titre.
Commentaires
J’adore cette ambiance des années 50 🙂 Le côté vintage est attirant